
Dimanche 5 juin #Espoir

Entrée sur participation libre et nécessaire
(sauf cinéma : 4,5 euros)
11h : Projection unique de deux films courts d’Aurélie Reinhorn, Raout Pacha (2019) et Son Altesse Protocole (2021), suivie d’une rencontre avec la réalisatrice et le CRS ! Collectif Raisons Sensibles
Lieu : Cinéma American Cosmograph
#Critique radicale du travail par l’humour absurde
Raout Pacha
Un film d’Aurélie Reinhorn – 2019 – France – 28’
Pour continuer à percevoir leurs minimas sociaux, les bénéficiaires du RSA doivent désormais effectuer des travaux d’intérêt général (TIG). Dans une station balnéaire normande, Varec, être instable, rencontre le fantasque Clint qu’il doit initier aux joies du travail forcé. Jo, la sœur de Varec, s’improvise écrivaine publique auprès de personnes âgées pour les aider à accéder à leurs droits, malgré l’enfer des messageries automatiques de l’administration française. Ensemble, pourront-ils survivre à la réforme du R.A.P.T (Récupération des Actifs Potentiels du Travail) ?
Aurélie Reinhorn inaugure, avec ce premier opus, une critique acerbe du contrat social capitaliste avec comme personnages trois anti-héros qui sabotent les règles du travail, désobéissent aux consignes en multipliant des tâches absurdes et ré-inventent ensemble une nouvelle forme de résistance : la revendication du droit à l’inutile, à l’incertitude, à la poésie.
Son Altesse Protocole
Un film d’Aurélie Reinhorn – 2021 – France – 28’
Tout juste employée dans un parc d’attractions, Wanda peine à prendre ses marques. Elle a revêtu un encombrant costume de lutin facétieux : l’aventure banale d’une journée de travail peut commencer. Mais soudain, la voilà promue, ou plutôt catapultée, au rang de Princesse ! Saura-t-elle être à la hauteur de ce rôle si convoité au sein du Parc ?
Aurélie Reinhorn signe ici un deuxième film court drôle et grinçant qui prolonge, par l’humour absurde, sa critique radicale du travail initiée avec Raout Pacha (2019). Le monde du travail y est dépeint comme un monde de violences spectaculaires à travers une enfilade de protocoles incohérents, un management fantoche, une langue bureaucratique absconse qui frôle le non-sens et rend ce film à pleurer de lucidité. Un petit bijou de cinéma politique doux-amer.
13h30-18h : Exposition collective
L’exposition FRMKKCDM&MMDSSEM rassemble le duo KCDM&MMDS, le collectif Frémok et le projet Sites en mutation. Les pratiques (bd, vidéos, dessin, photographie, gravure, micro-édition, peinture), les formes, les supports et les contenus sont hétéroclites. Le duo KCDM&MMDS met l’accent sur le dessin et les imaginaires dans le contexte de l’industrie culturelle et compose des mises en situations, des assemblages singuliers et des détournements pour mettre à jour une dimension spectaculaire à l’œuvre dans nos réalités, dimension spectaculaire qui contraint les imaginaires. Le collectif Frémok met en évidence l’en cours de la pratique artistique et bédéiste, ce qui est en train d’être fait et est par là même inachevé de façon à retarder la réification qui guette. Via une variété de projets gravés (dont la revue HOLZ), peints ou dessinés, Frémok propose un partage du sensible qui interroge ce qui fait récit et ce qui fait image hors des sentiers battus, remet en question les liaisons narratives standardisées et normées de l’industrie culturelle. Le projet Sites en mutation s’intéresse aux lieux dont l’affectation est en cours de changement mais dont l’avenir est incertain et sujet à des rapports de force (lieux délaissés, friches, bâtiments vides, lieux occupés, chantiers à l’arrêt,…). Par diverses approches artistiques (vidéos, maquettes, dessins, livre, photographie), activistes, expérimentales qui décalent le propos, les pratiques s’inscrivent dans une économie de moyen et proposent à l’ensemble des protagonistes (résidents, voisins, experts, professionnels,…) d’échanger autour de visions, d’imaginaires et non plus autour de chiffres, de plans imposés par une planification extérieure. Diverses rencontres et divers ateliers en lien avec l’exposition sont prévus.
Lieu : RING-scène périphérique (du 2 au 6 juin, vernissage le mercredi 1er juin à 18h30)
15h-18h : Atelier d’arpentage d’essai
Nous arpenterons “L’industrie culturelle au XXIe siècle. De l’actualité du concept d’Adorno et Horkheimer” de Robert Kurz (éditions Crise et Critique, 2020)
Qu’y aurait-il de mal dans l’industrialisation de la culture ? N’y trouve-t-on pas des potentiels de liberté et de progrès pouvant être utilisés par tout le monde ? En se penchant sur la publicité, l’économie du savoir, l’internet, les réseaux sociaux, la culture de la gratuité, l’épuisement des ressources culturelles et la virtualisation de la réalité quotidienne, Robert Kurz montre toute l’actualité de ce concept à l’ère du capitalisme de crise.
Un arpentage de livre, kézako ? C’est une méthode de lecture collective issue des cultures ouvrières et éduc pop. C’est déchirer un livre en plusieurs morceaux, se les répartir, les lire en solo ou en petits groupes, puis communaliser les lectures en faisant des ponts avec nos idées, nos pratiques, expériences et engagements. Elle permet de dédramatiser le rapport au livre, à la lecture d’essais théoriques et d’encourager chacun·e à articuler sa pensée et sa sensibilité avec les propos de l’ouvrage arpenté.
https://www.editions-crise-et-critique.fr/ouvrage/lindustrie-culturelle-au-xxie-siecle-de-lactualite-du-concept-dadorno-et-horkheimer/
Lieu : Café associatif L’Itinéraire Bis
15h-18h : Atelier gravure sur bois et lino (à partir de 12 ans & adultes)
avec les artistes du collectif Frémok
Refaire avec et contre(-plaquer) les zimages zombifiées du spectacle de youtube.
À partir d’images prélevées dans des films accessibles sur youtube, il s’agit d’élaborer/ monter en gravure sur bois un récit collectif à habiter. Retrouver dans les interstices des images et entre les images l’éclat de l’espérance à la façon de Ernst Bloch.
Fabriquer un récit donc, un récit qui par le biais de documents cinématographiques revient sur l’histoire sociale, l’histoire de la théorie critique radicale et les films de zombies. Les films sources sont Le jour des Morts-Vivants de Georges Romero (1968), La reprise du travail aux usines Wonder de quelques étudiants de l’IDHEC (1968) et Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps de Guy Debord (1959).
Concrètement parlant, un jeu de photocopies de photogrammes extraits des trois documents est mis à disposition des participants de l’atelier. Ceux-ci piochent dans cette réserve et remontent un récit en images gravées à partir de ces éléments tressés les uns avec les autres.
Techniquement parlant, le report des photogrammes sur la plaque de bois à graver se fait par le biais de calques et de papier carbone. Pas besoin de « savoir dessiner ». Chacun·e, quelque soit son expérience graphique peut participer à la création du récit collectif.
Du geste, modeste mais plein d’espérance, de la gravure qui retire pour dire et montrer, on s’arme et on reprend des forces pour mieux affronter la négativité destructrice de la marchandise qui se tient au cœur du monde social.
Réservation conseillée : raisons-sensibles@ringsceneperipherique.com
Lieu : RING-scène périphérique
19h-21h : Cantine de CRiSe avec collectif La Roue
19h : Performance
Performance Sensationnel Foireux / duo KCDM&MMDS
Autour d’une approche de la pratique artistique et dessinée du duo : du texte, du son, des images.
Réservation conseillée : raisons-sensibles@ringsceneperipherique.com
Lieu : RING-scène périphérique
20h30 : Théâtre
Dans le désert, l’espoir / cie Nageurs de nuit
Dans ce monde de 2022, face aux ravages du capitalisme auxquels nous assistons : quelle compréhension du monde nous permettrait d’endiguer une telle violence ? Il s’agit de questionner notre rapport contemporain au monde, de redéfinir notre condition humaine actuelle et de percevoir les nouveaux horizons possibles.
A travers les textes de Benoît Bohy-Bunel, Collectif Crise et Critique, Roswitha Scholz, Groupe Krisis, Hannah Arendt, Edgar Morin, Simone Weil, Bertolt Brecht, Walter Benjamin, Jon Fosse, Grisélidis Réal.
Avec Anna Andreotti, Benoît Bohy-Bunel, Roxane Borgna, Jean-Claude Fall, Mitia Fedotenko, Fanny Travaglino. Mise en scène Roxane Borgna. Dramaturgie et piano Benoît Bohy-Bunel. Vidéo et collaboration artistique Laurent Rojol sur des peintures de Chris Voisard. Réalisation sonore Eric Guennou. Mise en corps Mitia Fedotenko. Mise en voix Anna Andreotti
Réservation conseillée : raisons-sensibles@ringsceneperipherique.com
Lieu : RING-scène périphérique
En continu :
Fanzinat par KCDM&MMDS : Boîte à Fanzine CRS participatif à disposition pour toustes, réalisations/rédactions sur place ou par mail durant les Rencontres.
Lors de chaque édition des Rencontres Raisons Sensibles, un nouveau fanzine sera élaboré à partir des contributions déposées par les publics, les actant·es, participant·es et membres du CRS ! Collectif Raisons Sensibles. Fanzine n°1 sera donc à constituer pendant cette première édition en déposant vos contributions (illustration, collage, bd, gravure, photo, texte, article, poème, nouvelle, témoignage, etc) dans la Boîte à Fanzine ou en les envoyant durant les Rencontres par mail à : fanzine.crs@raisons‐sensibles.net
Lieu : RING-scène périphérique (du 1er au 6 juin), Cave Poésie (du 7 au 11 juin)
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Adresses et accès :
- RING-scène périphérique : 151 route de Blagnac / Bus Linéo 1, arrêt Nougaro
- Café associatif L’Itinéraire Bis, 22 rue Périole / Métro Ligne A station Marengo
- Cinéma American Cosmograph, 24 rue Montardy / Métro Ligne A station Capitole ou Ligne B station Jean-Jaurès